Le plus vieux `Château fort de France
Au beau milieu de la plaine de l’Auxois, à la limite du Morvan, sur l’axe Bibracte-Alesia surgit une colline de près de 500m d’altitude sur laquelle est érigée selon André l’une des plus ancienne forteresse de France, dont les premières pierres auraient été assemblées sous le règne de Charlemagne.
De nos jours, c’est par une allée de tilleuls cinq fois centenaires que l’on accède aux ruines majestueuses de la forteresse de Thil située à l’extrémité sud de la Butte du même nom. Elle contrôle la vallée du Serein à l’Ouest et celle de l’Armançon à l’Est.
Cet emplacement stratégique fut choisi en des temps immémoriaux pour y installer un oppidum romain. Sous le règne de Charlemagne, des fortifications de bois s’élevaient probablement sur le site.
En 850 les Normands ravagent la Bourgogne,l’installation d’un dispositif défensif plus important devient nécessaire afin d’abriter les villageois.
Le seigneur des lieux trace alors une ellipse de 120m de long pour environ 60 de large appareillée en petits moellons grossiers. Il l’entoure de fossés. Ses murs de 2 m d’épaisseur sont flanqués d’une tour carrée à l’extrémité nord du rempart et d’une tour ronde construite au milieu du rempart Est. Il sépare cette ellipse en 2 cours par un mur de 16 m de haut. Au nord on retrouvera les logis seigneuriaux, au sud la basse-cour et son colombier.
Du 9e au 15e siècle, Thil sera sans cesse agrandi, modifié : le site accroissant ses qualités résidentielles tout en conservant ses prérogatives défensives.
L’apogée du site est liée à Jean II de Thil, alors Connétable (chef des armées) du Duc de Bourgogne Eudes IV et Conseiller du Roi Philippe de Valois. Il dote le site de ses plus beaux éléments architecturaux. De toutes ces modifications subsistent: de superbes celliers datés du 12e siècle aux voûtes de style roman et gothique ; le donjon du 14e ; « l’Espionne de l’Auxois » : tour de guet à 5 étages,de plus de 25m. de haut, repérable 30 km à la ronde,construite en 1366,sur la face ouest de la forteresse suite à l’attaque des écorcheurs (bande organisée qui sévit particulièrement en Bourgogne); la cuisine aux 3 cheminées monumentales : une contenant un bœuf entier, une autre destinée aux sangliers, chevreuils… la dernière étant réservée au reste ; une remarquable « maison des Gardes » :dont nous pouvons encore observer à l’étage 2 superbes cheminées et l’assise de double latrines.